L’Autre

Statistiques : 1800 mots – 9743 signes – 7 min de lecture
Thème : Défi Scribay « Derrière le miroir » lancé par Fagagie
Ce défi est un peu simplet, en effet, il s’agira seulement d’écrire une courte nouvelle en vous inspirant d’une phrase, tout simple non ?
es chapitres de votre nouvelle devront faire 1 800 mots maximums !
Vous devrez accentuer sur les possibilités, évitez les simples sous-entendus.
La phrase est la suivante :
N’oublie jamais qu’il y a toujours deux côtés à un miroir : la réalité et le reflet.
Bon courage !
Note  :  Disponible au format pdf pour les liseuses, tablettes et smartphone.

04:58
Elle repose les yeux grands ouverts en attendant que le réveil sonne. Elle prépare mentalement le planning de la journée. Elle pourrait déjà se lever, avancer ce qu’elle a a faire mais elle veut profiter de ces quelques secondes de silence et de répit avant le début de sa journée.

05:00
DRIIING !!
La sonnerie de son époux ressemble à un vieux réveil et lui donne envie de défoncer le téléphone avec un marteau. Elle se lève à contrecœur et secoue son mari.
– Henri, il est 5h.
En premier, la cuisine pour mettre en route le percolateur. Elle se dépêche ensuite de prendre une douche qui la débarrasse des derniers lambeaux de sommeil. Elle se maquille et brosse ses cheveux.
Dans la salle de bain, l’autre pleure doucement au-dessus du lavabo.

05:08
Elle récupère les vêtements abandonnés un peu partout hier soir. Elle met le linge propre dans le sèche-linge et lance une nouvelle machine.
Dans la chambre, elle prépare sa tenue pour la journée.
Devant la garde-robe, l’autre ramasse, un jogging fatigué sur une pile de linge et l’enfile.

05:22
– Henri, il est déjà 5h20. Il faut que tu te lèves.
Ensuite les animaux. Elle ouvre la chatière et Sonic le Jack Russel file comme une balle dans le jardin avant de venir vider sa gamelle d’une traite. Zelda quand à elle s’extirpe paresseusement de son panier et fait trois fois le tour du salon avant de daigner se présenter devant ses croquettes.
Assise au comptoir de la cuisine, les yeux dans le vague, l’autre sirote sans conviction son café.

05h41
– Henri ! 5h40 ! Il sera bientôt 6h. Debout !
Les déjeuners sont prêts. Sandwich pour Henri, fruit et yaourts pour Amandine, un reste de spaghetti pour Chloé et un sandwich de pain de mie au jambon pour Julien.
Elle s’occuper donc de préparer les petits-déjeuners.
Pour chacun, l’autre emballe un sandwich industriel, un paquet de biscuit et une canette de cola.

05:58
La maisonnée va s’éveiller. Elle enfourne des œufs et du lard pour les petits-déjeuners d’Henri et Chloé, en pleine phase « comme papa ». Elle prépare du fromage blanc et un demi-pamplemousse pour Amandine. Elle rempli le bol de céréales pour Julien. Celles avec le chien sur la boite car il refuse toutes les autres.
L’autre a posé sur la table du pain de mie, du beurre, de la confiture et du jambon. Chacun se fera sa tartine.

06h05
Elle réveille tout le monde. Enfin debout, Henri émerge doucement. Il se dirige doucement vers les toilettes en se grattant machinalement la tête puis l’entrejambe. Amandine l’accueille avec un grognement d’ours et un « Ouais c’est bon, j’me lève ». Chloé, encore obéissante, se lève, enfile ses chaussons et se dirige sans attendre vers le petit coin. Assis sur son lit, Julien attends qu’on lui donne l’autorisation de se lever. A peine à terre, il file vers le cabinet. La lutte pour ce territoire va être rude.
L’autre se traîne misérablement de pièce en pièce pour éveiller la maisonnée.

06:22
Pendant qu’Henri se douche et s’habille, elle supervise le nettoyage et l’habillage des petits. Chloé veux mettre un pantalon, une chemise et une cravate « comme Papa ». De son coté, Julien ne comprend pas pourquoi Amandine et Maman mettent une jupe alors que lui ne peux pas. « Ce n’est que pour les filles » ne semble pas suffisamment convainquant pour lui.
Elle retourne réveiller son aînée qui se lève de très mauvaise grâce avec un « Pfff… même pas le droit de vivre »
L’autre s’emporte sur chacun pour des broutilles. L’un ne se lève pas assez vite, l’autre fait trop de chichi, les autres lui prennent la tête pour quelques fringues.

06:38
Tout le monde est à table. La tenue d’Amandine est franchement indécente. C’est sa façon de protester contre son horrible mère qui mit sa blouse fétiche au linge sale. Pendant que les fauves se repaissent, elle avale rapidement un café, enfile sa tenue du jour, brosse une dernière fois ses cheveux et choisi des vêtements un peu moins trash pour Amandine.
L’autre avale un café et se coiffe vite fait en hurlant à tout le monde de se dépêcher.

07:05
Après une âpre discussion, Amandine est habillée comme une adolescente normale, si tant est que cette espèce existe. Henri prend la Mini et elle embarque les enfants dans la familiale. Bien entendu Amandine se plaint de devoir supporter ses frères et sœurs pour le trajet.
L’autre embarque tout le monde en braillant. Amandine à l’air d’une fille de joie.

07:33
Dans les bouchons, Amandine signale d’un ton de pit-bull combien sa vie serait agréable si elle avait un scooter. Chloé répète en boucle qu’ils vont tous être en retard. Julien tente de se détacher de son rehausseur en déclarant à l’assemblée qu’il doit aller faire pipi.
L’autre s’énerve sur son volant et menace tout le monde d’une bonne claque si ils ne lui fiche pas un peu la paix.

07:58
Après avoir déposé Amandine au lycée et Chloé au cours élémentaires, elle dépose Julien à la maternelle. La maîtresse pointe sa montre et agite son index avec un sourire condescendant.
Elle lève les mains en guise d’impuissance avec un sourire contrit. Elle reprend la route et se rends au travail.
L’autre s’emporte sur la maîtresse d’école et lui intime de se mêler de ses fesses.

11:54
Elle range son sac dans son tiroir et se remet au travail. Le rapport d’audit qu’elle devait rendre dans 2 jours doit être prêt pour 16h cet après-midi. Elle grignotera quelques biscuits du distributeur.
De rage, l’autre balance son sac sur son bureau, fait tomber et casse son écran d’ordinateur.

16:23
Après une journée sans pause pour rendre son rapport à temps, elle enfile son manteau. Elle refait le trajet matinal en sens inverse. Julien et Chloé lui raconte chacun leur journée en même temps. Amandine est rentrée en scooter avec un garçon de terminale. En chemin, elle s’arrête à l’épicerie pour quelques menus achats.
Renvoyée pour destruction de bien, l’autre fume cigarette sur cigarette en attendant la sortie des écoles.

17:49
Elle ramène poliment dehors le fleurt échevelé d’Amandine pendant qu’Henri se gare dans l’allée. Il dépose un baiser sur son front et demande quand sera servi le repas. Elle lui sert un petit apéro rapide devant la télé en attendant.
L’autre verse deux verres de vin et s’installe dans le sofa avec Henri pour comater devant la télé pendant que cuisent les pizzas surgelées. A l’étage, Amandine fait dieu sait quoi avec son copain.

19:24
Ils s’attablent devant une quiche aux épinards et fromage de chèvre accompagnée d’une salade composée. Henri dit qu’il aimerait un repas un peu recherché parfois plutôt que des plats vite fait. Elle range la vaisselle propre et amène les boissons à table. Elle fini de préparer les pâtes au thon de Julien vu que c’est tout ce qu’il accepte de manger pour le dîner. Son léger autisme le rend parfois si difficile.
L’autre dépose sur la table des pizzas légèrement cramées. De mauvaise grâce, chacun se sert de ce repas bâclé.

21:02
Le repas est terminé. La table nettoyée, elle fait la vaisselle et la range directement. Julien est au lit et Chloé négocie quelques minutes de rab. Amandine boude dans sa chambre parce que sa mère est trop coincée pour comprendre qu’elle lui a mis la honte devant Julian ou peut-être simplement parce qu’elle a encore faim. Elle doit encore faire quelques tâches ménagères.
Affalée dans le canapé, l’autre se serre un second verre de vin et une nouvelle part de pizza sans se soucier le moins du monde de l’état de la maison.

22:12
Henri monte se coucher. Elle regarde le salon vide autour d’elle. La vaisselle est nettoyée, le linge est rangé, la maison sent bon le frais. Elle envisage de lire un peu mais elle doit encore s’occuper de la paperasse. Elle s’installe devant sa part de quiche, un verre de vin et le courrier. Avec les demandes incessantes – Du sel, chérie ? Pourquoi ta vinaigrette est aussi grasse ? Je peux avoir de la mayonnaise, maman ? Il est bizarre le thon, maman ! – elle n’a pas eu le temps de finir son assiette.
L’autre mange une nouvelle part de pizza et fini la bouteille de vin. Elle entasse les papiers et les cache dans un tiroir.

22:48
Face au miroir de la salle de bain, elle se démaquille.
L’autre tombe a genoux sur le carrelage et sanglote.
Elle sifflote doucement entre ses dents pour se donner une contenance.
L’autre se relève le visage en larme et s’avance vers elle, les bras tendu.
Elle recule apeurée et des larmes coulent le long de ses joues.
– Non !
L’autre lui jette un regard à la fois empli de désespoir, de haine et de colère.
– Aide-moi. Laisse-moi sortir.
– Non, tu es à ta place dans ce miroir. Et arrête de te servir de chaque glace, reflet et image disponibles pour me suivre partout.
– Aide-toi en m’aidant-moi. Laisse-moi sortir.
– Laisse-moi rire…
– Je sortirai tôt ou tard. Laisse-moi sortir maintenant et nous pourrons nous en sortir par l’équilibre de nos forces. Mais plus tu m’enfermes et plus je deviens forte. Embrasse-moi maintenant ou tu seras perdue.
L’espace d’une seconde, elle envisage de tout envoyer promener. Se lever tard, laisser Henri s’occuper des enfants, se faire porter pâle, s’occuper d’elle… puis elle secoue la tête. Non, elle n’est pas le genre de femme à baisser les bras. Elle peut mener de front sa carrière, sa vie de mère et de femme.
– Tu ne seras JAMAIS plus forte que moi. Ta place est dans ce miroir, loin de ma vie parfaite.. Reste loin de moi. Dans ton miroir.
L’autre se recroqueville dans un coin en murmurant « Je t’aurais prévenue, je n’étais pas ton ennemie. »

23:02
Elle se lave son visage et le tamponne d’une serviette sèche et bien propre. Elle met son réveil pour 4h15 car Henri lui as fait remarquer qu’elle avait pris des fesses. Elle fera donc un petit jogging en début de journée.
Dans le miroir, l’autre momentanément privée de force répète lentement ses gestes.

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